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Covid et difficultés de remboursement

En ces temps difficiles, de nombreuses personnes rencontrent des problèmes liés au remboursement de leurs prêts. Quelles sont les solutions pour faire face à cette situation ? Car selon les cas de figure, les possibilités et les démarches ne sont pas les mêmes…

Dans le cas général, la loi dit…

En cas de défaillance de l’emprunteur, non justifiée par une suspension de ses obligations, le prêteur est libre de choisir entre deux solutions : il peut accorder un délai ou exiger le remboursement (articles L 313-50 et L 313-51 du Code de la consommation).

  • S’il exige le remboursement immédiat du capital : les sommes restant dues produisent des intérêts de retard à un taux égal à celui du prêt jusqu’à leur règlement effectif. Le prêteur peut en outre réclamer une indemnité dans la limite de 7 % du capital restant à rembourser et des intérêts échus restant à payer ;
  • S’il n’exige pas le remboursement immédiat du capital : il peut majorer le taux d’intérêt, dans la limite de 3 points, jusqu’à la reprise normale des échéances.

Autres cas

  • Si vous avez perdu votre emploi : vérifiez votre contrat d’assurance pour y trouver une éventuelle option « perte d’emploi » ;
  • Si vous êtes malade : vérifiez les conditions de prise en charge de vos mensualités de prêt par l’assurance emprunteur.

Suspension des paiements

Lorsqu’il a été déclaré dans l’acte constatant le prêt que celui-ci est destiné à financer des ouvrages ou des travaux immobiliers au moyen d’un contrat de promotion, de construction, de maîtrise d’œuvre ou d’entreprise (donc à l’exclusion, notamment, des contrats de vente), le tribunal peut, en cas de contestation ou d’accidents affectant l’exécution du contrat principal, suspendre l’exécution du contrat de prêt jusqu’à la solution du litige.

Toutefois, cette suspension n’est possible que si le prêteur est intervenu à l’instance ou s’il a été mis en cause par l’une des parties. La seule existence d’un litige l’opposant au « constructeur » ne permet donc pas à l’emprunteur de suspendre ses remboursements. Il ne peut le faire que sur autorisation du tribunal saisi du litige, ce tribunal disposant d’un pouvoir souverain d’appréciation quant à l’opportunité de cette suspension. La demande de suspension doit intervenir pendant la période d’exécution du contrat principal. Le prêteur peut obtenir une indemnisation du préjudice qu’il aurait subi du fait de cette suspension. La suspension du contrat de prêt prend fin lorsque le litige a trouvé une solution. Si le contrat principal continue, le contrat de prêt reprend ses effets.

Suspension contractuelle

Souvent oubliée, cette solution peut pourtant être prévue dans les contrats. Il convient de vérifier qu’une telle clause est bien présente dans votre convention. L’emprunteur a la possibilité de suspendre le remboursement de son crédit immobilier pour faire face à une perte d’emploi, une baisse de revenus, un accident de la vie, mais aussi la naissance d’un enfant, un mariage ou bien encore des dépenses imprévues.

La mise en œuvre peut se faire par l’utilisation de la clause de modularité qui doit être présente dans votre contrat de prêt. Cette disposition contractuelle vous autorise à baisser ou à augmenter vos mensualités pour rembourser plus vite votre crédit ou pour faire face à une situation financière difficile. Elle ne peut être refusée par votre banquier. Le gel du remboursement peut être partiel – l’emprunteur suspend le remboursement du capital et ne rembourse que les intérêts – ou total – l’emprunteur reporte le remboursement du capital et des intérêts. En général, la suspension dure en moyenne deux à trois mois, mais tout dépend des contrats. Elle peut aussi n’être activée qu’une seule fois tous les ans ou tous les deux ans, voire qu’une seule fois au total.

Délai de grâce

La première des choses à faire, en cas de difficulté, est toujours d’aller voir son banquier et de négocier avec lui un délai de grâce. L’emprunteur de bonne foi qui éprouve des difficultés à rembourser son prêteur peut demander au juge d’instance de suspendre ses obligations pour une durée maximale de deux ans (art.1343-5, al.1, anciennement art.1244-1). Toute clause contraire est réputée non écrite. L’emprunteur peut demander un délai de grâce même si une clause du prêt prévoit l’exigibilité immédiate des échéances restant dues en cas de défaillance de sa part. Le juge apprécie souverainement la situation du débiteur et les besoins du créancier pour accorder un délai de grâce. Un délai peut ainsi être accordé :

  • En cas de licenciement du débiteur à moins qu’il ne dispose d’une fortune personnelle suffisante pour pouvoir respecter ses engagements ;
  • En cas de difficultés financières liées à l’état de santé du débiteur ;
  • En cas d’interruption des travaux de construction d’une maison individuelle à la suite de la liquidation des biens de l’entrepreneur, cette interruption ayant compromis la situation de l’emprunteur qui, empêché d’habiter sa maison, ne bénéficiait pas de l’aide personnalisée au logement et devait payer un loyer.

Pendant le délai de grâce, les procédures d’exécution engagées par le prêteur et le cours des pénalités ou majorations d’intérêts dues en cas de retard sont suspendues. A l’expiration du délai de grâce, les échéances reportées sont payées selon les modalités fixées par le juge (taux d’intérêt réduit ou nul, imputation des paiements sur le capital, échelonnement), sans que le dernier versement puisse excéder de plus de deux ans le terme initialement prévu pour le remboursement du prêt.

Renégociation de prêt et rachat de crédit

Tous les types de prêts peuvent faire, en principe, l’objet d’une substitution ou d’un réaménagement. Les renégociations doivent être étudiées avec attention, car le coût induit n’est pas forcément neutre si vous changez de banque : il faut payer des pénalités ou indemnités de remboursement anticipé, calculées sur la base des intérêts d’emprunt, il faut couvrir de nouveaux frais de garantie (caution bancaire ou hypothèque), d’éventuels frais de dossier, de courtage, etc. Vous devez donc obtenir un bien meilleur taux pour éponger ces frais avant d’espérer faire des économies.

Renégociation, substitution, réaménagement…
Plusieurs solutions s’offrent à vous :

  • Renégocier pour réduire le coût du crédit : le « gain » du rachat de crédit ne sera d’ailleurs pas le même selon l’option choisie. Première possibilité : profiter des taux bas pour réduire la durée de remboursement et le coût « global » du crédit. Dans ce cas, vous conservez la même charge de remboursement mensuelle, mais le fait d’abaisser la durée de prêt vous permet d’obtenir des taux encore plus bas !
  • Renégocier pour réduire les mensualités : profiter de la baisse de taux pour réduire les mensualités, tout en conservant la même durée de remboursement ;
  • Renégocier son assurance emprunteur ;
  • Changer de banque ;
  • Réaliser un nouveau projet : on peut profiter de cette opération pour autofinancer l’aménagement des travaux d’aménagement, d’agrandissement ou de rénovation… Grâce au gain sur le coût du crédit, les travaux sont absorbés dans le nouveau montage financier, sans alourdir les mensualités ;
  • Réaménagement du prêt : il s’agit d’une solution au sein du même établissement bancaire. Les renégociations de prêts immobiliers font l’objet d’un avenant au contrat de prêt initial et non d’un nouveau contrat ;
  • Substitution de prêt et rachat de crédit : la formule consiste à rembourser l’emprunt en cours par anticipation, en souscrivant un second emprunt à de nouvelles conditions. C’est une opération coûteuse avec des frais peuvent en majorer le coût comme les intérêts compensatoires (ou « indemnités compensatrices de taux moyen »), les indemnités de remboursement anticipé, le cas échéant, les frais notariés et les frais de dossier. Compte tenu de sa cherté il faut étudier avec son courtier très attentivement cette solution.
    C’est dans ce cadre que s’effectuent généralement les opérations de rachat de crédit qui consiste à regrouper plusieurs crédits en un seul pour en diminuer la mensualité globale. On appelle aussi cette opération une restructuration de crédits, un refinancement ou un regroupement de crédits. Cette opération bien menée peut permettre de diminuer de manière importante le montant de la mensualité et donc de participer à votre rétablissement, mais attention votre endettement augmente, seule la mensualité diminue.

Pour l’ensemble de ces opérations n’hésitez pas à consulter un courtier qui sera la personne la mieux placée pour vous épauler dans vos démarches.

Les solutions « dernière chance »

Le surendettement (particuliers)

Le surendettement ne concerne que les particuliers de bonne foi pour des dettes non professionnelles dont la situation est caractérisée par l’impossibilité manifeste de faire face à l’ensemble de ses dettes non professionnelles exigibles et à échoir.

Pour bénéficier de cette procédure vous devez vous adresser à la commission de surendettement des particuliers par l’intermédiaire de la Banque de France de votre département. La commission va examiner votre dossier pour déterminer si vous êtes ou non en situation de surendettement et si vous pouvez bénéficier de la procédure. À compter de la recevabilité, pendant toute la durée de l’instruction de votre dossier et dans la limite de 2 ans, vous devez suspendre tous les paiements sauf les dettes alimentaires et vous bénéficiez de la suspension des poursuites.

Si votre situation financière le permet vous aurez droit à un plan de remboursement dont la durée ne peut excéder 7 ans et vous serez fiché au FICP (Banque de France) dès le dépôt jusqu’à la fin de votre plan. Si vos difficultés financières sont plus importantes, la commission peut orienter votre dossier vers un rétablissement personnel, c’est-à-dire un effacement total de vos dettes avec un fichage FICP de 5 ans.

Le réméré (particuliers et professionnels)

Vous êtes menacé de saisie immobilière, votre entreprise a besoin de financement pour éviter le dépôt de bilan et votre banque refuse tout engagement ?… Le « réméré » est peut-être la seule solution pour vous sortir de cette impasse : la vente avec faculté de rachat (temporaire) ou vente à réméré est « un pacte par lequel le vendeur se réserve le droit de reprendre la chose vendue. L’opération s’effectue moyennant la restitution du prix principal et le remboursement des frais« .

Autrement dit vous pouvez vendre de manière temporaire une partie de votre patrimoine, en gardant le droit de le racheter avant le terme de l’acte notarié (5 ans). Durant cette période vous pouvez occuper le bien et épurer votre situation financière pour recouvrer votre capacité d’emprunter et racheter le bien vendu à un prix défini dès le début.

Le conseil Stradi

Choisissez avec soin le professionnel avec qui vous allez conclure. Assurez-vous soigneusement de son ancienneté dans le secteur, de sa qualité d’agent immobilier et de la disponibilité immédiate des fonds destinés à cette opération… Stradi vous conseille immosafe.fr, le leader sur le marché réméré, qui remplit l’ensemble de ces critères et toutes les garanties nécessaires.

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MICHEL SISTER